Monday, April 9, 2012

Cha va pas la tête?

Sans vouloir exagérer, cha faisait un bon moment que dans la famille, les humains semblaient un peu décalés. Depuis quelques mois, on sentait une certaine excitation monter. Pas vraiment la sérénité qui sied à un félin.
Ces dernières semaines, cha voulait juste plus rien dire. Lucie passait son temps à aller dormir chez ses copines, revenait décalquée et les patrons sortaient cinq fois par semaine. Une vie de chien...


Et puis, cha a dégénèré complètement. Trois semaines à démonter l'appart, à tout retourner, trier, balancer. Plus un seul endroit au calme, où faire une bonne petite sieste de douze heure tranquilos. Je croyais qu'on avait atteint l'apogée du chaos quand une demi douzaine de balaises à l'accent balkanique ont envahi MON appart et commencer à tout mettre dans des cartons.

La cage...
J'ai pas eu le temps de préparer une contre-attaque que Raymond est arrivé. Il avait l'air cool, Raymond, le genre d'humain qui comprend les chats et qui allait expliquer à la bande de balaises que ce désordre n'était pas bon pour ma paix intérieure.

Tu parles, Charles! J'ai rien compris. Raymond a pris son courage à deux mains et une immense cage dans l'autre. Il m'a fourré dedans et pris ses jambes à son cou.

Ce qui m'a inquièté, c'est qu'il avait l'air d'avoir un plan précis. Il avait cool, à me parler de San Francisco, de ses amours de jeunesses, mais ça sentait un peu le kidnapping tout ça. Le kidnapping prenait tout son sens quand on m'a mis dans un avion avec une cargaison de saucisses qui retournaient chez elles. Après un heure d'un vol bruyant, on m'a sorti de ma cage, gratouillé un peu le ventre et remis dans un autre vol. Damned! Ce kidnapping prenait une dimension salement internationale.
"Preuve de vie", comme y disent dans les journaux

Douze heure plus tard, ça n'allait plus tout. D'abord, il faisait jour alors que c'était la nuit. Faut pas me prendre pour un jambon. Ensuite, on m'appelait par un autre nom: "so cute", pour brouiller les pistes. Les gens parlaient une autre langue, prenaient des photos de moi pour les envoyer à mes patrons. Une demande de rançon, pour sur. C'est pas l'heure de faire les râteaux, les gars.
Libération!

Trois jours de tractations avant la libération! Appelez-moi Ingrid.
Et j'ai pas tout compris, mais j'ai perdu mon balcon. Il paraît qu'il faut attendre deux mois et j'aurai un jardin et la liberté. Une vie de chien, je vous dis.

1 comment:

  1. Bien vu, le demenagement par Sugus! vous embrassons fort depuis la Cote Est ou visiblement il fait un peu moins chaud que par chez vous : 2 petits degres le matin. la piscine ne serait pas d'actualite pour nous.
    bises de ns 3.
    Adrien, Marie & Laurent

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